Manageurs du social et du médico-social : entre managérialisation et humanisation

auteurs

  • Saboune Khaled

mots-clés

  • Managérialisation
  • Humanisation
  • Secteur médico-social

type de document

ART

résumé

Dans le secteur social et médico-social, le managérialisme fait de plus en plus loi en se confrontant aux logiques sociales du personnel. La réhumanisation du management devient alors une nécessité absolue pour les établissements qui se trouvent confrontés à une crise de légitimité sévère liée notamment à la médiatisation de scandales de maltraitance institutionnelle et à la perte de sens dans le travail médico-social. En effet, les réformes du secteur, guidées par une quête d’efficience, ont fait évoluer les logiques de fonctionnement des établissements, dont la gestion repose dorénavant sur un panel d’instruments de quantification comptable et d’outils d’évaluation et de contrôle, alors qu’elle se basait auparavant sur la relation humaine. Dans ce contexte, il est essentiel de passer d’une gestion normative à un management plus agile, qui puise sa légitimité dans le respect des valeurs sociales du secteur, qui remet l’humain au centre des préoccupations et qui s’adapte au changement grâce à des structures organisationnelles plus souples. Il est également nécessaire de repenser les métiers de direction qui se sont managérialisés au fil des réformes. Ils deviennent techniquement plus complexes, humainement plus compliqués et temporellement plus denses. Le développement d’un management agile qui permet de concilier performance économique et performance sociale nécessite de développer non seulement les compétences techniques des manageurs, mais aussi leurs compétences sociales, cognitives et psychologiques. Dans cette optique, manager dans le secteur social et médico-social devient synonyme d’aimer, de défendre, de militer, de prendre soin, d’analyser, de comprendre, de s’adapter, de donner du sens, de rassembler, d’organiser et de planifier. La réhumanisation du management nécessite enfin de mettre en place des pratiques managériales qui permettent d’améliorer les relations de travail et de répondre aux besoins de sens et de reconnaissance des salariés et des manageurs. La satisfaction de ces besoins conduit les personnels à percevoir le soutien de leurs établissements et contribue, par conséquent, à leur implication et à leur fidélisation.

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