Le management des relations inter-organisationnelles : le cas des politiques publiques d’amélioration de la qualité de l'air.

auteurs

  • Camille Fiore

mots-clés

  • Inter-organizational relations
  • Collaborative strategy
  • Paradoxes
  • Complexity
  • Air quality
  • Relations inter-organisationnelles
  • Stratégies collaboratives
  • Paradoxes
  • Complexité
  • Qualité de l'air

type de document

THESE

résumé

La pollution atmosphérique est responsable de 48 000 à 100 000 décès prématurés en France tous les ans. Récemment, l’État français a été doublement condamné par la justice du fait de dépassements récurrents concernant les émissions de dioxyde d’azote et de particules PM10 et encourt notamment une amende de 100 millions. S’ajoute à cela, le coût social annuel de la pollution atmosphérique estimé jusqu’à 100 milliards d’euros par an. Pourtant, depuis 1996, la Loi LAURE reconnaît le droit « à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé ». Suite aux dernières réformes territoriales (lois MAPTAM et NOTRe), les différents échelons locaux doivent faire face à une injonction étatique, à savoir un travail collectif et cohérent sur un territoire très vaste. Cependant, la création des métropoles, la fusion de communes et d’intercommunalités, la modification des compétences sont autant d’éléments venant remettre en question l’équilibre territorial (Olive, 2015). De plus, les compétences attribuées aux différentes collectivités font parfois doublon, comme dans le cas des métropoles, en charge d’élaborer des politiques harmonisées sur un périmètre géographique plus vaste et des régions qui deviennent Chef de file dans le but de mettre en cohérence les différentes politiques Climat-Air-Énergie. Ainsi, une interrogation quant à la manière dont ces acteurs doivent organiser des stratégies collaboratives subsiste. En l’état actuel des choses, les collectivités territoriales, les services déconcentrés de l’État, des experts et des membres de la Société civile travaillent conjointement par le biais de plans règlementaires (Plan de protection de l’atmosphère, etc.) mais aussi à travers des actions basées sur le volontariat des collectivités et se situant dans le cadre d’appels à projets (Villes respirables en 5 ans, etc.). Nos travaux de recherche doctorale, qui font suite à une première recherche exploratoire menée en 2016 sur le territoire métropolitain du Grand Paris, s’interrogent sur le fonctionnement de ce travail transversal entre toutes ces parties prenantes. Dans ce cadre, nous mobilisons le concept de relations inter-organisationnelles (RIO) et faisons le choix d’inscrire nos travaux dans une approche pluraliste (Lumineau et Oliveira, 2018). De plus, nous nous intéressons au concept de management stratégique collaboratif (Clarke et Fuller, 2011) et chemin faisant (Avenier, 1999), ce qui nous amène à adopter les principes de la pensée complexe (Morin, 1977-2004). Enfin, nous mobilisons la théorie des paradoxes (2011 Perret et Josserand, 2003 ; Smith et Lewis, 2011) car qu’il s’agisse des RIO ou des pratiques de management territorial, toutes deux sont caractérisées par leur propension à générer des tensions paradoxales (Vangen, 2017). Ainsi, nous cherchons à comprendre dans quelle mesure les relations inter-organisationnelles peuvent-elles être utilisées en tant que levier stratégique dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’air. Positionnée dans le cadre épistémologique du pragmatisme de Dewey, cette thèse s’appuie sur une étude de cas multiples au design enchâssé regroupant les territoires métropolitains parisien, grenoblois et strasbourgeois. Les données collectées sont traitées à travers une analyse de contenu thématique faisant suite à un processus de codage dit a prio-steriori (Allard-Poesi, 2003). Cette étude contribue ainsi à enrichir le concept de RIO afin que les praticiens puissent être en mesure de les envisager sous leur dimension stratégique, notamment grâce à la mise en place d’un réseau de valeur territorial. De plus, l’adoption des lentilles paradoxale et complexe permet d’envisager les stratégies collaboratives et chemin faisant comme une solution pour permettre aux différentes parties prenantes de travailler communément à la résolution d’un problème complexe de manière plus efficace et cohérente, à la condition que celles-ci rassemblent les différents espaces institutionnels impliqués.

article PDF

plus d'information